Dès 2018 et son premier EP Cruel Practice, Shygirl a su attirer les regards avec sa musique et son univers visuel à part. Compositrice, chan- teuse, rappeuse ou encore réalisatrice, la versa- tile révélation de l’hyperpop britannique fait enfin émerger des eaux son premier album : Nymph

Depuis son borough du sud-ouest londonien, Shygirl est devenue en quelques années une des nouvelles égéries du cool aux côtés de Sega Bodega et Coucou Chloé, tous co-créateurs du label NUXXE. Au sein de ce collectif qui re- dessine les lignes de la pop, la faisant entrer en collision avec la rave, le hip-hop, la techno ou la musique de jeux vidéos et surtout en clamant une liberté absolue des identités, Blaine Muise trouve la sienne.

Ainsi naît Shygirl dont la signature sonore se compose de refrains accrocheurs, d’harmonies vocales langoureuses drivées par l’expression décomplexée du désir. Son premier EP Cruel Practice et surtout son successeur ALIAS (2020) poussant encore plus le curseur du jeu des iden- tités, impriment la sienne : une confiance non- chalante affichée sur des hymnes clubs évoquant avec une liberté sans pareil les désirs sexuels ou les frustrations romantiques. Shygirl fait se mou- voir l’univers intime d’une femme que l’on quali- fierait d’insaisissable dans le décorum expiatoire de la fête débridée et sulfureuse.

Une telle démonstration de force a eu l’effet es- compté, Shygirl attirant vers elle public, médias et monde de la mode en manque de figures aus- si incarnées, réinvitant à une expression totale des sens et des sensations. Remarquée et en- censée par les titres de presse les plus pointus (Le Monde, Libération, Pitchfork, NME, Clash,

Les Inrocks…), égérie pour Burberry, colla- borant avec ses incontournables compatriotes Slowthai (BDE) et FKA Twigs (papi bones), elle renouvelle le désir et l’attente d’une nouvelle pre- mière fois : l’album.

C’est dans un temps de pause après le tumulte de ces années d’émergence qu’elle peut abor- der ce nouveau tournant. Éloignée sur la côte, à Brighton, aux côtés de son complice de toujours Sega Bodega et autres proches collaborateurs comme Mura Masa qu’elle peut imaginer les fondations de Nymph.

Si l’intimité est toujours au cœur de ses nouveaux titres, Shygirl va cependant explorer une nature plus vulnérable. Après l’explosion des pulsions, elle laisse place aux émotions plus profondes et personnelles. Un retour vers elle-même qui va puiser musicalement dans son amour de la pop et du R&B des années 90/2000 : Madonna période Ray of Light et des artistes qui se sont distinguées par leur talent pour transmettre des émotions palpables telles que Janet Jackson, Mariah Carey, Sade ou encore Björk.

Le club comme théâtre des émotions fortes se mue en boudoir comme lieu des révélations, des confessions au pouvoir cathartique. Le premier single Firefly ouvre la voie à une forme de roman- tisme désenchanté, Shygirl se lamentant à pro- pos d’un amour inassouvi. “I guess I need to hear the truth this time / You kept me waiting on a lie… Waiting on a lie” *. Au diapason de cette nouvelle palette d’émotions, les BPM s’adoucissent, le rythme 2-step typiquement britannique se pare d’atours plus scintillants, plus raffinés.

English

Shygirl, the multidisciplinary artist and siren who has captured our gaze, emerges from the water with her debut album ‘Nypmh’. Simultaneously asserting her power and freedom and yet still longing for love, she delivers us harmonious verses and catchy hooks telling stories of relationships, sexual desires and romantic frustrations. Over lush production, Shygirl brings us on the journey of what intimacy is like for a woman who’s seen as ‘too hot to handle’, someone sought after and overlooked at the same time. Melodies intertwine with the sounds of bassline, garage, dancehall and hip hop as Shygirl jumps through a vast range of emotions and situations dealing with intimacy as well as self- love, introspection, and prowess.

Hailing from the UK, Shygirl is a championed new queen of cool, becoming known in pop electronic music for her sultry flows and nonchalant confidence with the club bangers from her ‘Cruel Practice’ EP (2018) and ‘Alias’ EP (2020). With her first full-length project ‘Nymph’, we get a glimpse into Shygirl’s more vulnerable side as she finds freedom in being revealed. In a house in Brighton on the UK’s South coast, Shygirl worked with her friends and previous collaborators Karma Kid, Mura Masa, Sega Bodega and Cosha to create the foundation of the album. Trips to LA that followed took the albums direction to its final form, with credits from producers such as BloodPop, Arca, Vegyn and Kingdom. Lead single ‘Firefly’ is a classically UK 2-step love song, offering up a glittering melancholy, full of lonely fantasies and lamentations about a one-sided crush floating atop a luxurious dance break.

“Every piece of work or project is like a sculpture to me, something made of marble that slowly reveals itself as I chip away… Something that was always there to begin with.” – Shygirl