Yeule, de son vrai nom Nat Ćmiel, est un.e musicien.ne, performeur.se et peintre non binaire basé.e à Los Angeles. A 14 ans, iel auto-produit ses premières chansons, et est depuis devenu.e une icône de son art à travers ses chansons de pop expérimentale, lesquelles traitent de réappropriation de soi et de fouille émotionnelle, attirant une audience fidèle recherchant une catharsis des luttes physiques et émotionnelles. Auteur.ice caméléon, iel construit univers et personnages entiers à travers sa musique, tirant son inspiration à la fois des canons classiques, de l’hypermodernité des cultures internet, des théories académiques, de l’ésotérique, et de ses propres désirs charnels.

Alors que son album « Glitch Princess », sorti en 2022 et acclamé par la critique, était porté par les réalités digitales et les intimités qu’iel a découvertes en voulant surmonter la réclusion de ses années adolescentes, Yeule s’est retrouvé.e précipité.e une fois encore dans un nouveau monde construit de ses propres mains – cette fois, plus somatique, plus tactile – pendant la période d’isolement de la pandémie.

En 2020, Yeule fut forcé.e de rentrer à Singapour durant son dernière année à la Central Saint Martins College of Arts and Design de Londres pour finir son diplôme. Au milieu du chaos de la pandémie et des liens brisés, son chagrin s’est accru suite à la perte d’un.e ami.e proche d’une overdose. Iel a déversé saon angoisse dans huit journaux intimes, remplis de dissections écrites à la main de ces puissants sentiments. Iel a commencé à jouer de la guitare acoustique de manière obsessionnelle pour la première fois depuis saon enfance et a réecouter l’alt-rock du début des années 2000 avec lequel iel avait grandi, devenant de plus en plus immergé.e dans ses souvenirs.

C’est ainsi que Yeule a élaboré « Soft Scars », en arrangeant ses songes intérieurs avec des riffs punk cathartiques et des sons électroniques éthérés. Sur ce projet fulgurant, iel examine au plus près l’anatomie de ses blessures émotionnelles de longue date, faisant de l’album son projet le plus perspicace et audacieux à ce jour. En libérant ses souvenirs réprimés à travers des images de sang, flames, porcelaine et ailes d’ange, iel rend hommage à la manière dont la douleur a modelé son passé et construit son instinct pour l’autoprotection.

English

yeule is the Singapore-born, Los Angeles-based nonbinary musician, performance artist, and painter also known as Nat Ćmiel. First self-releasing songs at age 14, they have since emerged as a cult art icon, whose experimental pop songs of emotional excavation and self-reclamation have attracted a dedicated following of fellow outsiders who seek catharsis from physical and mental struggle. A chameleonic auteur guided by a multidisciplinary ethos, they craft entire worlds and personas through their music, weaving together everything from the classical canon, hypermodern internet cultures, academic theory, the esoteric, and their own carnal desires.

While their critically-acclaimed 2022 breakthrough album Glitch Princess was driven by the digital realities and intimacies they discovered to cope with the reclusion of their teenage years, yeule found themselves careening back into another self-made world—this time, more somatic and tactile—during the isolation of the pandemic.

In 2020, yeule was forced to return to Singapore while in their final year at Central Saint Martins College of Art and Design in London to finish their degree. In the midst of pandemic chaos and broken ties, grief was abundant when they lost a close friend from an overdose. They poured out their anguish into a total of eight journals, filled with handwritten dissections of these potent feelings. They began playing acoustic guitar obsessively for the first time since they were a kid and relistened to the early 2000s alt-rock music they grew up on, increasingly becoming immersed in their memories.