V, le cinquième album studio de Wavves, qui s’inspire de leurs expériences personnelles d’agoraphobie, de somnambulisme, de grincements de dents, de temps gaspillé, de terreurs nocturnes, de relations toxiques, de consultations du site médical Web MD et de conneries en tout genre malgré leurs tentatives pour s’améliorer, marque pour cette formation noise pop de Los Angeles un tournant vers des territoires plus matures et légèrement plus optimistes. Conscients que leur nihilisme passager lié à une mauvaise gueule de bois va bientôt passer pour laisser place à d’autres gueules de bois qu’on espère moins sévères. “Cette musique n’est absolument pas gaie,” confirme le chanteur Nathan Williams, “mais elle est le fruit de tentatives pour rester souriants dans les pires moments, pour faire preuve d’un optimisme réaliste en sachant bien que rien ne sera jamais parfait et qu’il y aura toujours quelque chose qui ne va pas dans la vie… mais qu’on peut rester positif, si on veut.” Terriblement accrocheur et plus décousu que jamais, V est un album charnière pour Wavves tant sur le plan personnel que musical, qui n’hésite pas à afficher une âme meurtrie – mais pleine d’humilité.