L’année 2017 marque les 10 ans de U.S. Girls, l’entreprise musicale protéiforme de l’artiste pluridisciplinaire Meg Remy. Pour l’occasion, Meg annonce la sortie le 16 février 2018 de son sixième album studio In A Poem Unlimited.

‘In A Poem Unlimited’ est le second album de U.S. Girls sur 4AD et inclut le titre ‘Mad As Hell’, irrésistible appel au pacifisme dévoilé en octobre dernier. A l’enregistrement, elle a fait appel au collectif instrumental canadien The Cosmic Range et aux arrangements de ses collaborateurs de longue date Maximillian Turnball et Louis Percival.

L’abondance vertigineuse de groove sur cet album, qu’elle a elle-même produit avec son ingénieur du son Steve Chahley, prend le contre-pied des textures poudreuses et minimalistes à base de samples qui définissaient son précédent album ‘Half Free’. On y trouve par exemple du beat disco comme langage de la révolte (‘Mad As Hell’), des progressions funk aux mélodies boudeuses (‘Velvet 4 Sale’ et ‘L-Over’) et des hymnes au synthé d’une rare honnêteté, ‘Rosebud’ et ‘Poem’, qui forment le coeur émotionel de l’album.

‘In A Poem Unlimited’ est un recueil de méditations sombres dont l’atmosphère fait écho à celle, pesante, qui règne autour des actes violents. Plusieurs titres sont des études de caractère de femmes aux prises avec le pouvoir : comment elles y accédent, comment elles l’exercent spirituellement, comment elles tentent de minimiser son usage abusif, etc. Remy se mobilise contre les mensonges publics des leaders politiques et religieux, mais questionne aussi et surtout contre ceux que l’on se raconte à soi-même pour survivre. ‘In A Poem Unlimited’ est probablement son cri de révolte le plus actuel et le plus individuellement partagé à ce jour.

English

U.S. Girls is American-born, Meg Remy’s musical moniker. The Toronto-based multidisciplinary artist’s music traces a circuitous evolution. It encompasses unconventional, challenging sound work as prominently as her vocally-driven explorations of American pop mores (often on the same album).

While her early Siltbreeze-released works, ‘Introducing…’ and ‘Go Grey’, explore the limits of 4-track fidelity, they also bear hallmarks of a budding melodic ear, and vocal cadences clearly born of constant exposure to oldies radio. Given this, it’s little surprise that subsequent U.S. Girls records, ‘U.S. Girls on Kraak’ and ‘Gem’ (both co-produced with Remy’s partner, Slim Twig), are works of unabashed pop art. The two albums brought Remy’s voice further into focus, while evincing a playful disregard for genre in splicing together styles as disparate as R n’ B, glam rock, and sound collage.

Perhaps what’s most striking about the cumulative power of these records, when taken in combination with her concurrent collage and film work, is Remy’s consistent vision. Her exploration of feminist themes relating to abuse and gender inequality become more clearly defined, even as her sound appears to evolve toward a mainstream, pop idiom. Her narrative use of an ‘everywoman’ perspective in her lyrics forms something of a feminine counterpoint to Bruce Springsteen’s work. Through this prism, Remy’s project gains resonance as a form of social commentary; music with something truly at stake. U.S. Girls appears as wholly original, Meg Remy’s fiercely independent, modern brand of art-based, American feminism.