Ben Shemie, Liam O’Neill and Joseph Yarmush sont SUUNS. Originaires de Montréal, ils marquent les esprits avec le premier et très remarqué Zeroes QC. Les SUUNS sont tournés vers l’avenir. Nouveaux sons, nouvelles techniques, nouvelles façons de penser.

Son successeur, Images du Futur, a été écrit et enregistré pendant les manifestations étudiantes qui ont eu lieu au Québec en 2012 et retranscrit les dynamiques conflictuelles et paradoxales de cette époque. Ils tissent des textures, des ambiances, des rythmiques, jouent avec retenue puis explosions : des montées psychédéliques et électriques enivrantes et viscérales.

La voix de Ben Shemie murmure sur des pistes peuvent frôler la pop autant que l’indus et les ambiances fantômatiques. SUUNS jongle, maîtrise les influences et les harmonies pour recréer des paysages mélodiques qui leur sont propres – subtiles et changeants. Hold/Still, le troisième album de SUUNS est une véritable énigme : une suite de mélodies méticuleuses et surnaturelles, qui embrasse les contraires et fait de la dissonance cognitive une vertu. C’est un album qui ne révèle pas ses secrets facilement. Une étape naturelle après leurs deux albums précédents, Zeroes QC (2011) et Images du Futur (2013). Hold/Still est une exploration cérébrale sur la création de textures électroniques à partir de lives et d’instruments analogiques.

Le groupe sort en mars 2018  l’album Felt« Ce disque est définitivement plus souple, plus libre que notre dernier album ‘Hold/Still. Ce n’est plus aussi clinique, il y a moins d’arrogance. » nous avoue le chanteur/guitariste Ben Shemie.  L’atmosphère ludique de l’album trouve son écho dans son titre à double sens. « Certaines personnes pourraient penser à la matière », nous dit Ben. « J’aime le fait que le titre puisse être mal interprété. Le temps utilisé est à prendre, c’est un peu introspectif, ce sentiment est dans le passé. »

SUUNS revient en octobre 2020 avec un nouvel EP « Fiction ». Fidèle à son habitude, Suuns explore ici de nouveaux processus en raison de leur environnement actuel et des circonstances mondiales. Sur Fiction, les nouveaux sons et directions musicales sont façonnés à partir de l’ancien. Une période d’un an de ressources et de contacts limités a inspiré le groupe à réfléchir sur les différents environnements dans lesquels ils ont créé de la musique au fil des ans. Ils ont passé au peigne fin leurs sons et approches créatives précédents pour les fusionner avec de nouvelles idées et produire au final une sorte d’alchimie futur / passé. Il s’agit autant d’un projet de curation que de création : tamiser, ré-imaginer et recadrer, parfois complètement démonter puis reconstruire à partir de zéro. Chaque chanson est un enregistrement live qui a ensuite été isolé et retravaillé. C’est le son de Suuns qui se reforme, trouve son équilibre et se dirige vers l’avenir, vers 2021, là où se trouve un nouvel album.

SUUNS annonce la sortie de leur nouvel album et leur arrivée chez Joyful Noise Recordings avec The Witness, prévu pour le 3 septembre 2021. Le témoin marque un virage à gauche astucieusement décalé et montre SUUNS dans son état le plus confortable et le plus franc. Auto-enregistré et autoproduit pendant la majeure partie de 2020, une année de conflits, de solitude et de réflexion, sur The Witness est un miroir de cette situation.

Avec le départ de Max Henry en tant que membre à temps plein en 2018 et Shemie vivant désormais à un océan d’écart à Paris, un nouveau défi s’est manifesté pour le trio de se retrouver, à la fois socialement et créativement. Plus que tout autre disque de SUUNS, The Witness utilise des techniques liées au jazz consistant à concevoir une ambiance continue sur différents chapitres. Il y a un niveau de relaxation, d’acceptation des instincts primaires du groupe, et une tentative concentrée de maximiser et de réviser ces instincts. Yarmush précise : « C’était une décision consciente de faire en sorte que l’album sonne comme une seule chanson. Nous voulions nous calmer un peu, même pendant le processus de mixage : nos notes étaient simplement « vous devez vous installer ». Je ne pouvais pas expliquer techniquement ce que je voulais dire par là, mais les chansons devaient se calmer. Nous avons essayé de retenir toutes les tendances explosives et de rendre les choses très subtiles. »

English

Hold/Still, the third studio album from Suuns, is an enigmatic thing: an eerily beautiful, meticulously played suite of music that embraces opposites and makes a virtue of cognitive dissonance. It is a record that does not give up its secrets easily. The 11 songs within are simultaneously psychedelic, but austere; sensual, but cold; organic, but electronic; tense sometimes to the brink of mania, but always retaining perfect poise and control. “There’s an element of this album that resists you as a listener, and I think that’s because of these constantly opposing forces,” says drummer Liam O’Neill. “Listen to the song ‘Brainwash’, for instance, “It’s a very soft, lyrical guitar song, existing alongside extremely aggressive and sparse drum textures. It inhabits these two worlds at the same time.”

You can hear freedom flowing through the 11 tracks on Felt. Self-produced then mixed to audiophile perfection by St Vincent producer John Congleton, it maintains a pleasing economy, the informality of self-production has enabled Suuns to explore bright new vistas – the hypnotic future-pop percolations of X-ALT or Watch You, Watch Me’s organic/synthetic rush of elevatory rhythms and the ecstatic, Harmonia-meets-Game Boy patterns. Never mere fusionists, it’s now pointless trying to decode their sonic signature as ‘dance music that rocks’ or vice versa. Ben Shemie has a newfound vocal range and a penchant for buoyant melodies, showcased in such wholly unexpected delights as the yearning lilt of Make It Real and sax-smoothed Peace And Love, which sincerely comes on like a post-punk Sade. The suitably outré image for Felt – a hand reaching out to touch a giant latex black inflated ball – breaks with Suuns’ earlier darkness for a more optimistic ambience. The record’s playful atmosphere is echoed by its double meaning title.