Sensible et légère, la musique de Nosaj Thing cache une information essentielle : Jason Chung est une bête de scène. En live, ses mains bondissent entre les potards, obligeant le reste de son corps à exécuter une danse ondulatoire qui contamine le public… Dans la chambre à coucher qui lui sert de studio, le Californien n’est pas statique non plus. Son Home dissimule ses ascendances hip-hop, encore ostensibles sur son Drift de 2009. Celui qui autrefois produisait des morceaux pour Kid Cudi ou Kendrick Lamar accueille aujourd’hui Toro Y Moi et Kazu Makino de Blonde Redhead. La marque de fabrique demeure : des beats lâches bornent des atmosphères angéliques. Le tout savamment dosé, comme pour respecter un équilibre élémentaire, eau, feu, air, terre. Qu’on se rassure, rien d’ésotérique ici. Ce deuxième album soigné le confirme : Nosaj Thing ne doit son statut d’étoile montante qu’à lui-même.

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