Ceci est de la pop, mais de la pop avec un cerveau bien rempli et un cœur qui bat : il y a une émotion très directe sur Control, le nouvel album de Fyfe, qui a peut-être pris de court l’homme qui a débuté ce projet en tournant le dos à l’objectif. « Je crois que beaucoup de ces chansons sont en réaction à l’image lisse et hollywoodienne de l’amour qu’on nous sert à longueur de temps. », dit Dixon. « Je ne me base pas forcément sur mes propres relations, c’est un mélange de mes expériences et d’observations. » ‘Polythene Love’ est un commentaire sur le désir fugace, un duo aux tons de boom d’ados, alors que ‘St Tropez’ dépeint le portrait d’une femme que l’image du paradis a conduit à servir dans un restaurant (« Ca parle de la difficulté du compromis, d’encourager la personne qu’on aime à atteindre ses rêves, mais aussi d’accepter que ça ne marche pas ».) ‘Holding On’ décrit une relation poussée à l’extrême limite, en contraste avec la romantique ‘For You’. Si Fyfe a mené le début de sa vie comme un exercice de contrôle, à bien des égards il en est venu à comprendre que l’idée de contrôle est un leurre. « Je crois qu’il faut être fort pour créer un environnement dans lequel tu te sens assez en sécurité pour te lâcher. »

Ces influences sont évidentes dans les beats tordus du sombre ‘Conversations’ (« qui parle du fait d’essayer de faire avancer les choses ») et dans le labyrinthe mélodique qu’est ‘For You’ qui galope sur un joli mix de pianos, de double beats à la Jay Z et de fredonnements haut-perchés. Aux deux-tiers, comme sorti de nulle part, le morceau est interrompu par un solo épique second degré comme George Michael était capable d’en faire dans les années ’80.

Plus vieux, plus mûre, mais à seulement 25 ans, Fyfe est le voyage de la découverte personnelle d’un artiste qui s’est reconstruit pour revenir plus fort. « J’ai pu faire l’album que je voulais, tout seul, et tous ceux qui s’y sont impliqués l’ont fait en sachant où ils mettaient les pieds. Je ne parle pas de devenir une superstar – je n’en ai aucune envie – mais je pense que si tu fais de la bonne musique, les gens te suivront. Personne ne devrait être jeté aux orties dans la vie. » Et ça c’est Fyfe. Le visage enfin en avant. Vous regardant dans les yeux et vers le futur.