Oui. C’est de la musique country. Mais pas exactement comme nous pouvons l’imaginer. Ainsi plusieurs questions se posent : est-ce que les Bad Kids ont finalement atteint l’âge de la maturité avec ce neuvième album studio ? Sont-ils en paix avec eux-mêmes ? Ont-ils fait un disque que leurs parents pourraient écouter ? Sur leur nouvel album ‘Sing In A World That’s Falling Apart’ et sur leur nouveau single ‘Gentleman’, les Black Lips continuent de lever bien haut le majeur à la face du monde entier. Ce disque n’est pas une tentative de faire de la musique country « pure » ou « honnête » et pas question non plus de tomber dans les clichés habituels : l’alcool, les honky tonks et les peines de cœur (tout en pedal steel). Ce sont, après tout, les mêmes Black Lips qui ont sauvé le sous-genre moribond du garage punk en ne sonnant pas comme leurs prédécesseurs musicaux. Pour ce nouveau disque, ils se sont également actualisés en puisant dans le hip-hop et le punk contemporains. Sans vouloir recréer la musique de leurs parents et grands-parents ou même de leurs pairs, les Black Lips ont connu un nouvel éveil musical et ne craignent pas la flexibilité, tel Lil Nas X qui a transformé la country avec «Old Town Road». Comme The Byrds ayant flirté avec l’esthétique pastorale avant de se lancer avec « Sweetheart Of The Rodeo », les Lips revisitent la country depuis près de 20 ans, comme avec « Sweet Kin » sur leur premier album.

Les Black Lips ont connu pas mal de moments dramatiques tout au long de leur carrière, ‘Sing In A World That’s Falling Apart’ est né d’une de ces crises. L’évolution stylistique du groupe à travers des décennies de tournées et d’enregistrements prolifiques les a menés là où aucun groupe de garage punk n’était allé auparavant : des salles de concert énormes, des plateaux de télévision importants et de grands festivals de musique. Le groupe a gagné sa vie à un train d’enfer sur les routes, a été durement touché par des changements de line-up, les relocalisations en chemin, tandis qu’un style de vie festif tenace n’a pas été sans impact sur la vie personnelle et créative du groupe. Bijoutière/actrice (maintenant égérie Gucci), Zumi Rosow a rejoint le groupe avec son sax skronk flamboyant, juste avant le départ de Bradley et de St. Pé. Elle assume désormais un rôle important au sein du groupe. Oakley Munson de The Witnesses a su apporter un nouveau rythme et une harmonie vocale unique. Tout comme leur amigo guitariste de longue date, Jeff Clarke de Demon’s Claws, qui est venu compléter ce nouveau line-up, faisant des Black Lips une bande de cinq auteurs-compositeurs-interprètes et instrumentistes prolifiques. Après trois albums enregistrés par de grands noms (Mark Ronson, Patrick Carney des Black Keys et Sean Lennon), le groupe décide de revenir aux racines de leur son brut. Les Lips se sont dirigés vers les légendaires studios d’enregistrement Valentine de Laurel Canyon, récemment réouverts, où ils ont co-réalisé ce nouvel album avec Nicolas Jodoin. Sur ce disque, les Black Lips se montrent sous leur jour le plus sale et le plus redoutable, avec dans leur besace les meilleures chansons qu’ils aient écrites depuis les années 2000. Faisant crisser leurs pneus sur l’asphalte dans une gerbe d’étincelles, ils s’élancent dans une country folle baignée d’un accent bien sudiste. Ce disque n’est pas de la country pour grand-mère et ces Black Lips-là ne plairont pas à votre maman. Sing In A World That’s Falling Apart sortira en édition limitée vinyle rouge transparent, incluant un poster, ainsi qu’en version vinyle standard et CD.

English

Atlanta flower punk pioneers Black Lips have announced that their first album in three years, Satan’s graffiti or God’s art?, is set for release May 5 on Vice Records. Produced by Sean Lennon at his studio compound in upstate New York throughout 2016, the album is the group’s most musically evolved to date, while still staying true to their original blistering take on fuzzy, dirty rock n’ roll.

During the recording the band isolated themselves from the outside world, infusing the album with a focused liveliness similar to the spirit that brought them together in the first place. On Satan’s graffiti or God’s art? founding members Cole Alexander and Jared Swilley teamed with former guitarist Jack Hines (who played in the group from 2002-2004) and recent additions Oakley Munson on drums and Zumi Rosow on saxophone. The album also features contributions by Saul Adamczewski of Fat White Family and guest vocals by Yoko Ono.

Black Lips were born of DIY ethic, working their way from sweaty basement shows in Georgia to huge crowds at international music festivals (including a performance at Fun Fun Fun Fest that appears in Terrence Malick’s forthcoming film Song to Song) to tours in such far flung locales as India, Jordan, Cyprus, Egypt, Lebanon, Iraqi Kurdistan, the United Arab Emirates, and many more. Satan’s graffiti or God’s art? vindicates Black Lips for sticking it out through many years of shifting trends and buzz bands; a sonically captivating document that is as creatively unhinged as it is precisely executed, one of the rawest and most expansive albums in the band’s storied history.